L’habit ne fait pas le moine… mais le candidat
Il ne vous aura sans doute pas échappé, que la campagne présidentielle battait son plein en ce printemps 2017. Comme notre passion c’est le vêtement, plutôt que de vous faire une analyse politique des plus décousues, tissons le lien entre l’habit et le candidat. Nous vous parlons de la veste de Mélenchon
Accoutrement, la récupération politique
À l’heure où l’importance du style vestimentaire est à son paroxysme, la plupart des hommes politiques que nous croisons, se présentent rasés de près et habillés en costard cravate comme des banquiers (et encore, pas le notre).
De nos jours, à part pour le mariage du petit cousin ou la sépulture de papy, la majorité des citoyens français laisse au placard son costume, à tel point qu’on bénit YouTube de bien vouloir nous expliquer comment faire un nœud de cravate. D’ailleurs pour ceux que ça intéresse, perso je fais comme ça.
Ne trouvez-vous pas cela curieux de constater que nos représentants s’habillent avec des tenues dans lesquelles nous ne nous reconnaissons pas ?
La politique et l’importance d’une communication bien tissée
Les hommes politiques attachent une importance capitale à leur communication verbale, mais je ne vous apprendrai rien, si je vous dit qu’à notre époque, encore plus qu’à celle de Confucius, une image vaut mille mots. Je ne vous cacherai pas et sans aucune prise de position, que l’un des candidats à l’élection présidentielle de 2017 à particulièrement retenu notre attention.
Au delà d’une certaine aisance verbale, Jean-Luc Mélenchon a choisi de parler à ses électeurs avec l’image qu’il renvoie. Comme pour donner l’impression de partager le même quotidien que ceux qui iront voter pour lui, depuis janvier, il s’affiche fièrement avec une veste simple au col chevalière, semblable au coltin le Laboureur.
La veste en moleskine de Mélenchon, un symbole ouvrier
La veste portée par Jean-Luc Mélenchon semble de qualité, pas besoin de le dire, cela se voit. Sans vraiment connaître sa provenance, cette veste rappelle aux bases, à la tradition, c’est un Symbole de la tradition ouvrière et révolutionnaire.
En portant ce vêtement, Jean-Luc Mélenchon fait appel à l’imaginaire collectif, pour rappeler la contestation, d’une classe silencieuse, délaissée et pourtant travailleuse, qui porte le pays. Quoi de mieux qu’un vêtement pour faire passer le message.
Finalement, cette veste est tout aussi symbolique (sans commune mesure) que le livre rouge de Mao, tout en étant bien plus politiquement correcte et beaucoup plus positive. Que l’on se considère insoumis ou pas, on ne peut qu’admirer le travail réalisé par son équipe de campagne.
La veste qu’il porte, fabriquée en France, est par ailleurs un vêtement de très bonne qualité. Nous espérons juste qu’elle restera le traditionnel « coltin » en moleskine et ne s’appellera jamais « la veste de Mélenchon »
Un peu d’histoire pour poursuivre…
Le vêtement comme marqueur social
Les vêtements ont toujours été un marqueur social fort. Les différentes classes de la population, en France, comme ailleurs, s’habillent de manière différente. Ces différences tendent à disparaître, mais elles étaient très prononcées par le passé. Les vêtements ont toujours été adaptés aux conditions de vie – et à fortiori – de travail des Hommes.
Prenons l’exemple du XVIIIème siècle : Les classes sociales aisées bénéficiaient des étoffes rares et des vêtements ouvragés. En temps normal, ces vêtements n’étaient pas soumis à de dures conditions et pouvaient donc être raffinés.
A l’inverse, les classes sociales moins aisées devaient porter des vêtements adaptés à leurs dures conditions de vie. Les étoffes étaient lourdes, peu colorées, et les vêtements étaient bien souvent fabriqués à la maison par les femmes, à partir de tissus de plus ou moins bonne qualité. Les tenues composées de ce que l’on pourrait appeler « guenilles » étaient courantes, les rapiéçages incessants et bien entendu, la garde-robe personnelle était pas ou peu répandue. À noter que les vêtements à cette époque faisaient partie de l’héritage familial, ils servaient souvent de dot de mariage et se transmettaient de générations en générations.
La naissance du bleu de travail
Le XIXème siècle changea la donne. L’industrialisation croissante vidait les campagnes. Les hommes – et bien sûr – les femmes devaient travailler de longues heures à l’usine et le temps personnel nécessaire à la confection diminuait. L’essor de l’industrialisation permit également de produire du tissu en plus grandes quantités, pour des prix plus avantageux.
Le prêt-à-porter, rare au début du XIXème, se développa. Les conditions de travail, notamment dans les aciéries ou les mines, étaient dures et nécessitaient le port de tenues solides et adaptées. Les anglais ou les allemands développèrent alors des étoffes très solides, pouvant notamment résister aux protections et étincelles dans les aciéries.
Les pantalons et vestes étaient alors adaptés à ces nouveaux métiers et disponibles à des prix abordables. Le bleu travail, ou bleu de chauffe, devient la garde-robe essentielle pour tout ouvrier. Alors que la mode évoluait toujours, particulièrement au début du XXème siècle avec les années folles, la mode « ouvrière » restait relativement figée. D’ailleurs, pourquoi changer ? La population ouvrière semblait peu sensible à la mode, et ces vêtements robustes et abordables assuraient bien leur rôle.
Un symbole fort
Les ouvriers, à l’instar des militaires, se distinguaient des autres classes sociales par leur tenue vestimentaire. Des hommes politiques, notamment des communistes, mêlaient habilement tenue militaire et ouvrière, se démarquant clairement des vêtements de « nobles » avec tous ces détails qui ne servent à rien, portant fièrement des vêtements simples mais « efficaces ».
Staline ou encore Mao sont des exemples concrets. On pourrait souligner aujourd’hui le chef suprême nord-coréen Kim Jong Un, qui porte des vêtements on ne peut plus simples et fades. Des artistes comme Coluche se sont également servis du vêtement ouvrier pour asseoir leur personnalité ou leurs personnages.
Coluche portait sans cesse la salopette bleue, symbole ouvrier. Dans l’histoire récente, on retiendra mai 1968 et ces révoltes d’étudiants qui portaient fièrement la veste de leur grand père (subrepticement empruntée) ou cette fameuse salopette bleue.
Les exemples sont innombrables et cet article ne se veut pas exhaustif. Néanmoins, nous pouvons être fiers de nos origines et des combats de nos aïeux qui ont milité pour les droits des ouvriers, qu’ils aient alors porté un slip de bain ou un coltin est peu important, mais avouons que notre veste moleskine est quand même plus photogénique…
la veste de Staline
Bonjour,
Depuis des années, porteur également de Coltins et vareuses velours, j’avais bien évidemment repéré le « costume » de Mélenchon 😉
Merci de votre initiative qui j’espère est largement partagée dans votre entreprise.
Bon courage pour continuer le combat et longue vie à votre entreprise!
Bien cordialement
Eric
Dommage que ces, personnages emblematiques de tout autre chose que la classe laborieuse, usurpent un habit qui ne fait pas l’ ouvrier.
Ce qui ne m’interdit pas de vous commander une veste très prochainement.
Bien à vpis
Votre campagne est absolument lamentable.
Dans le débat présidentiel c’est le cinéma, pour créer l’impression que les pauvres sont représentés dans l’élection. i’un, est apparu vêtu d’un jean et d’un pull. Voyez-vous, si vous êtes un travailleur et que vous les représentez, vous devez leur ressembler !!!!!!!!! Le déguisement théâtral des politiciens de gauche, c’est à peu près ce qui ce fait de mieux pour les pauvres de nos jours.
L’idiot de service, lui, porte souvent une espèce de version débraillée d’un costume et aime enlever la cravate. La cravate est de droite !
Tout cela fait partie de l’infantilisation de la politique : tout n’est qu’une affaire de forme, d’image et de simplification idéologique – toujours le signifiant, jamais le signifié.
Par contre, honte à vous de vous servir du portrait de Joseph Staline vêtu de sa simple vareuse, qui fut le plus grand homme d’Etat passé et à venir, dont la pugnacité a conduit l’Union Soviétique, son Armée Rouge, son peuple, a anéantir l’armada du 3ene Reich hitlérien. Ce grand homme n’avait pas de compte en Suisse et ne méprisait pas les peuples de l’URSS et du reste du monde, comme nos tristes et lamentables hommes politiques.
Merci pour votre message constructif. Je vous invite à l’envoyer directement à mr Mélenchon puisque, vous l’aurez compris – à la lecture attentive de l’article – que nous ne prenons pas parti ! Vous souhaitant une bonne élection !
Très bon idée d’article !
Ca donne envie d’en savoir plus sur les origines des différents vêtements, leur histoire, notamment d’où venait la couleur du bleu de chauffe.
Bien sûr l’article n’est pas exhaustif, mais une petit référence aux chaussures de sécu n’aurait pas été de trop …
Gaël (maçon, mais encore un peu redskin par moment…)
Bonjour,
j’ai fréquenté la boutique parisienne du Laboureur rue Gérondo (et acheté une canadienne et un pantalon de velours) avant de partir en province. Je souhaite longue vie à votre entreprise.
Mais, il me semble que sur la photo de J.L. Mélenchon, c’est une veste Hollington qu’il porte… (regardez les boutons et les manches) et non une Largeot et Coltin, Ceci ne l’empêche pas d’être client chez vous.
Bien cordialement
DD
Bonjour Largeot et Coltin,
Il subsiste une différence entre la veste que vous proposez à la vente et celle de Mélenchon, qui est composée d’une poche poitrine supplémentaire avec une découpe haute oblique.
Est-il possible d’avoir exactement la même ?
Bien à vous.
Et bravo pour la qualité de vos vêtements, et pour leur lieu de production ! 😉
Où peut on commander la veste melancho .?
Et à quel prix?