D’où vient cette plante aux multiples utilisations ?
Dans le monde il existe environ 200 espèces de lin dont la plupart est sauvage. Le lin est la fibre la plus ancienne au monde, les témoignages historiques les plus séculaires de sa culture ont étés trouvés dans la grotte de Dzudzuana en Géorgie et remontent à 36 000 ans.
Le lin est originaire entre autres, de Haute Asie et du Moyen-Orient, en particulier d’Egypte et de Perse. Les Égyptiens le cultivaient notamment pour l’habillement 5000 ans avant Jésus Christ, des représentations de cette époque montrent le parcours de la récolte et de la transformation du lin.
Les momies étaient enveloppées dans des bandes de lin, un matériaux presque imputrescible. En revanche le lin était déjà utilisés par les vivants, et notamment pour les vêtements de cultes des prêtres, car considéré comme un symbole de pureté. 500 avant Jésus Christ, la flotte romaine était équipées de voile en lin tissé très serré, ces toiles avait la faculté de résister aux tempêtes.
Quand aux Étrusques, le lin leur servait de carapace de combat, une grosse toile de lin trempée dans de l’huile de lin et durcie par l’oxydation de l’air devenait un vrai bouclier. Introduit au VIIIème Siècle par Charlemagne, le lin à été très présent en France, la tapisserie de Bayeux en est un témoignage probant. Au XIXème siècle, la quasi totalité du vignoble Français à été détruite par une maladie appelée le Phylloxera, la culture s’est tournée pour quelques temps vers la production de lin. La France est aujourd’hui le pays Européen avec la plus grosse production linière d’Europe.
Comment se cultive le lin ?
Tout d’abord la plante
Le lin est une plante à tige unique pouvant atteindre un mètre de haut. Le lin fleuri uniquement quelques heures avant de créer un fruit plein de graines de lin dont on extrait la fameuse huile.
La culture du lin est bonne pour les sols, en effet, elle entre dans le processus de rotation des cultures qui permet d’obtenir un sol riche. La plante de lin pousse et mûrit en 120 jours, après quelques heures de floraison, les fleurs meurent et dans les jours suivant toutes les feuilles tombent.
L’arrachage
Les racines du lin descendent très profondément dans le sol, de 60 cm à 1 mètre. Les plantes de lin sèchent sous le soleil de Juin / Juillet, et lorsqu’elles sont mûres, on les arrache en ne coupant pas les tiges, pour garder un maximum de longueur. Pour se faire on tire sur les tiges qui rompent au niveau du sol, ensuite, elles sont maintenues parallèles puis sont déposées à terre en bandes régulières appelées « andains ».
Le retournage et l’enroulage
Le retournage des andains permet un rouissage homogène des pailles de lin. Pour faciliter le transport et le stockage, on enroule les andains en balles rondes comme on le fait pour le foin ou la paille de blé. Ce procédé permet de garder l’alignement des pailles et de dérouler ensuite l’andain sur les machines pour la suite du processus.
Le teillage
Le teillage est l’opération qui permet de retirer et de séparer les fibres de lin du reste de la plante. On bat les tiges de lin rouies et sèches dans une machine appelée teilleuse, qui enlève le bois de la tige. On trie ensuite les fibres longues, qualitatives et les étoupes, petites fibres produisant un fil beaucoup moins solide.
1 Hectare de lin = 1200 à 1700 Kilogrammes de lin teillé.
Le peignage et la filature
Pour pouvoir filer le lin, c’est à dire faire un fil avec les fibres que l’on à teillé, il faut peigner l’ensemble des fibres afin d’en faire un tapis ou ruban de fibres qui seront toutes parallèles. La filature consiste ensuite à étirer ce ruban de fibres de plus en plus jusqu’à obtenir un diamètre suffisamment petit (plus le diamètre est petit, plus le fil sera fin), ensuite on applique des torsions au ruban pour en faire un fil fort et durable.
Le tissage
Pour pouvoir obtenir un largeot ou un coltin en lin il faut ensuite tisser le tissus à partir du fil précédemment obtenu. Le tissage consiste à entrecroiser les fils horizontaux (fil de trame) et les fils verticaux (fil de chaîne) selon un motif, une armure. Ce motif, donnera au tissus son aspect. Il existe un grand nombre d’armures différentes.
Une chemise simple en coton est souvent réalisée en armure : Toile
Un pantalon en Jean sera réalisé en armure Sergé
Pour le tissus lin des largeots et coltins Le Laboureur, c’est l’armure Natté de 2 qui est utilisée
D’un point de vue environnemental
Le lin une plante économe
Contrairement au coton, une des fibres les plus polluantes et consommatrice d’eau, le lin se contente des précipitations et du soleil pour pousser. De plus, peu de pesticides et engrais sont nécessaires pour la culture du lin ce qui en fait une fibre naturellement respectueuse de l’environnement.
Il faut environ 6000 litres d’eau pour produire un kilogramme de coton, les plantations cotonnières sont donc beaucoup irriguées, le lin quand à lui n’a pas besoin d’irrigation. Sur le cycle de vie d’un produit en lin, la majeure partie de la consommation d’eau et d’énergie ( 80%) réside dans le lavage du produit tout au long de sa vie.
Caractéristiques techniques
Pourquoi le lin est idéal en été
Le lin est une fibre naturellement très sèche, qui dispose d’une capacité d’absorption d’humidité très élevée, bien supérieure à celle du coton et d’une capacité d’isolation au dessus de la moyenne. Ces caractéristiques sont directement liées à la forme de la fibre de lin. La capacité d’absorption d’humidité du lin permet à un vêtement d’être frais en été car il peut absorber 20% d’humidité sans paraître humide au toucher. Le lin sèche aussi très rapidement et ôte la transpiration de la peau grâce à cette capacité. Le lin est donc thermorégulateur, frais en été et qui conserve la chaleur en hiver.
Le lin est la fibre textile la plus résistante, le tissus en lin ne peluche pas, ne se déforme pas et s’adoucit de plus en plus à chaque nouveau lavage. Grâce à ces qualités, le tissus de lin est durable et résiste dans le temps en plus d’être confortable et respectueux de l’environnement.